Partie de chasse dans le 11ème arrondissement de Paris
La chronique de Sophie Rivière, chasseur immobilier chez HOME SELECT PARIS
Partie de chasse dans le 11ème arrondissement de Paris, entre République et Faidherbe-Chaligny, pour une famille de 4 personnes.
Quand je pénètre dans leur appartement de la rue Oberkampf, je ne sais presque rien de Léa et Tristan que je rencontre pour la première fois.
La trentaine souriante, le couple m’accueille avec le père de Léa venu en renfort, non pas pour affronter le chasseur sans fusil que je suis, mais pour soulager les jeunes parents de Lou et Noé - respectivement 2 ans, et 3 semaines - soit pour ce dernier la consommation d’environ 420 couches et biberons !
Les sourires de bienvenus cachent à peine la fatigue, et le regard soucieux de Léa me renseigne sur l’état d’urgence: à quatre dans un 3 pièces de 50 m2, aussi agréable soit-il, il y a nécessité pour eux de faire aboutir leur projet immobilier dans les meilleurs délais.
Pourquoi un chasseur d’appartement ?
Léa et Tristan exercent tous deux un métier à temps plein qui les amènent parfois à se déplacer à l’étranger. En parallèle, leur vie de famille est prenante avec deux enfants en bas âge. Ces derniers mois, la quête d’un nouveau logement leur a révélé qu’ils manquaient de temps et de réactivité pour réussir cette acquisition. Le cumul des mandats devient trop lourd. Une agence immobilière de leur quartier évoque alors la société Home Select créée par Jean Mascla. Les jeunes parents sont ouverts à l’idée de faire appel à un chasseur immobilier, elle leur redonne espoir. Et si cette collaboration contribuait au succès de leur recherche?
La mise en relation est établie grâce à l’agence, et rendez-vous est pris chez les acquéreurs un matin de mai 2019.
C’est ainsi que je suis invitée à défendre mon expertise professionnelle, selon la formule consacrée, au travers des services d’Home Select. Non pas que je sois meilleure que les autres membres de mon équipe - nous sommes 16 chasseurs d’appartement aguerris, travaillant ensemble de chez nous, mutualisant au quotidien nos sources et nos forces - mais plutôt parce que je connais bien le secteur de recherche demandé. De plus, j’ai encore de la disponibilité pour envisager une nouvelle collaboration.
Première rencontre chez les acquéreurs
18 mai 2019, 11h. Rue Oberkampf Paris 11ème.
Je pénètre chez Léa et Tristan. Pendant près d’une heure trente d’échanges je leur explique en détail l’offre d’Home Select, la valeur ajoutée de nos prestations, ma façon de travailler. L’écoute que je prête à mes interlocuteurs est décisive et installe notre relation. L’humour s’y glisse parfois, c’est précieux. Au terme de notre entrevue, ils décident de me confier leur recherche sur-mesure.
Les critères de recherche de Léa et Tristan sont classiques: un appartement familial d’environ 90 m2 offrant 3 chambres, et un assez grand séjour avec cuisine ouverte pour y accueillir famille et amis. Ils préfèrent l’ancien, privilégient le calme et la lumière. L’ascenseur s’impose passé le 2ème étage. Autre condition importante: ils ont besoin de pouvoir garer la poussette double des enfants au rez-de-chaussée de la copropriété. Enfin, ils sont ouverts aux travaux, mais préféreraient entrer dans les lieux au plus vite.
La localisation circonscrite est autour de chez eux, soit entre République et Saint-Ambroise, avec une marge de manœuvre jusqu’à Faidherbe-Chaligny.
Les contraintes d’école, de baby-sitter, de transports et de lieux de travail entrent en jeu. Pour ce projet le couple dispose d’un budget initial d’1300000 €, avec la possibilité d’aller un peu au-delà.
Début de la recherche active
A mon bureau.
Tout débute avec le paramétrage des alertes sur l’application dédiée à Home Select. La remontée des annonces me demande un gros travail de défrichage, un peu comme le traducteur face à un thème. Chacune d’entre elle doit être étudiée. Pour certaines j’essaie de trouver la localisation précise lorsque mes interlocuteurs ne me communiquent pas l’adresse exacte. Je fais appel à ma connaissance de la ville lumière, j’utilise des trucs et astuces personnels, j’utilise mon flair de chasseur. L’idée est d’éviter toute visite inutile, que ce soit aux acquéreurs, à l’agence éventuelle, aux propriétaires redoutant les défilés chez eux, ou à moi-même dont le temps est tout aussi précieux que celui des autres.
Pour les annonces les plus pertinentes je réclame des informations complémentaires, un plan si possible. A l’occasion, je réalise des propositions d’aménagements: c’est la partie créative que j’aime particulièrement dans ce métier.
Après plusieurs jours de travail, une première sélection émerge que j’adresse à Léa et Tristan via l’application. En réalité, peu de biens répondent au cahier des charges de mes clients: la conjoncture immobilière est très tendue, avec peu d’offres pour une demande nettement supérieure.
Première visite
22 mai,14h. rue du faubourg Saint-Martin, côté mairie du 10ème.
J’ai rendez-vous avec Léa. Sa motivation est à la hauteur de sa fatigue: à cette heure-ci Noé dort habituellement et elle en profite pour récupérer aussi. Mais pour la bonne cause elle est là, un sandwich dans la main - Noé ne lui a pas laissé le temps de déjeuner - l’autre sur la poignée de la poussette.
L’appartement est situé au 2ème étage d’une copropriété agréable. Le double séjour sur rue est confortable, les chambres de bonne taille, certains éléments anciens ont été conservés. Pourtant, l’aperçu n’est pas concluant car la cuisine est éloignée du séjour, les chambres pas totalement au calme, et le secteur un peu en dehors du choix initial. Cette première visite est pourtant constructive, et permet de préciser d’avantage les attentes de mes clients. Elle m’oblige à ajuster leurs critères de recherche, de faire mieux connaissance avec eux.
Pré-visite seule
4 juin, 12h. rue Léopold Bellan, Paris 2ème.
Situé au cœur du quartier piéton de Montorgueil, le bien occupe une situation géographique prisée, mais en dehors des secteurs listés. Mes démarches sur le terrain auprès des agences que j’ai rencontrées m’ont cependant amenées à cet appartement intéressant, chose rare dans ce marché immobilier avare.
D’une surface de 90,25 m2, il profite d’un espace traversant et d’une belle HSP (hauteur sous plafond). S’il est vétuste et nécessite un réaménagement complet, son potentiel est là. Le prix demandé laisse envisager des travaux. Au sortir de la visite j’envoie une vidéo détaillée de cet espace en devenir.
De retour à mon bureau j’imagine un nouveau plan (qui sera à valider par un architecte) et le transmet aussi. Malgré ses atouts Léa et Tristan ne donnent pas suite, car la surface existante est un peu juste à leur goût, l’ampleur de la rénovation les effraie, et ils espèrent encore trouver dans le 11ème arrondissement cher à leur cœur.
L’appartement « pépite »12 juin, 9h08. A mon bureau.
Je découvre l’annonce d’un appartement intéressant sur mon application. Dans le même temps, Léa me signale qu’elle vient de la recevoir dans sa boite mail puisqu’elle continue d’avoir des alertes sur internet. C’est l’histoire d’une collaboration harmonieuse entre un chasseur et ses clients partageant leurs sources. Sans perdre un instant je géo localise l’annonce, me rue sur le téléphone pour obtenir un plan, et surtout le premier rendez-vous de visite. Pas question de continuer à travailler plus longtemps en pyjama - hé oui, ce travail est si prenant qu’on en oublie parfois le prosaïsme des tâches quotidiennes - je file sous la douche, et suis lavée, essorée, habillée en moins de temps qu’il ne faut pour le dire !
11h30. Visite rue Saint-Pierre Amelot, Paris 11.
Presque fière d’avoir décroché le premier rendez-vous de la journée je retrouve Léa, Pierre son ami architecte qui a traversé Paris en scooter au galop, Noé endormi dans sa poussette, la négociatrice en charge de la commercialisation de l’appartement. Tristan manque à l’appel pour raison professionnelle, mais il a eu toutes les informations en amont et il reste aux aguets.
La visite révèle un appartement qui dépasse les attentes de mes clients: un vaste séjour/cuisine comprenant six fenêtres et deux orientations différentes, deux chambres indépendantes et leur propre salle-de-bains, une troisième donnant accès à une terrasse ensoleillée d’environ 12 m2 sur cour dégagée, du charme… Des travaux sont à prévoir, mais pas de gros œuvre.
12h. Fin de la visite. Au café du coin, Paris 11ème.
Envoi de ma vidéo de l’appartement à Tristan absent. Concertation à 4 autour d’un verre, c’est-à-dire Léa, Tristan en ligne avec elle, Pierre l’ami architecte, et moi. Urgence. Les visites nous le savons par la négociatrice vont s’enchainer, le bien est rare, convoité, il y aura forcément plusieurs offres au prix demandé dans la journée . Nous sommes fébriles, il faut faire vite…
12h20. Après concertation avec les intéressés, j’envoie une offre d’achat sans négociation à l’agent immobilier. Je sais que l’agence n’a pas pu en recevoir avant, et mes clients ont un financement solide. Ils sont donc prioritaires. Toutes les chances sont de leur côté. Tout porte à croire que l’appartement est pour eux. Tous les signaux sont au vert. Le soleil brille au-dehors, il fait doux.
14 juin, 10h45. Revisite rue Saint-Pierre Amelot, Paris 11.
Léa et Tristan sont réunis pour visiter ensemble l’appartement que le second va découvrir. Je les accompagne, guidée par la négociatrice. Au terme de cette visite mes clients renouvellent leur désir d’acquérir ce bien, et conforte ainsi l’agence dans leur intention d’achat: s’il s’agit d’un coup de cœur, il est aussi réfléchit, et à deux. Une incertitude demeure pourtant: leur proposition n’a pas encore été acceptée ni refusée, et nous savons que l’appartement a fait l’objet de plusieurs offres sans négociation…
17 juin, 15h. A mon bureau.
Plus de 48h viennent de s’écouler dans une incertitude inconfortable. J’obtiens enfin une réponse négative de l’agence qui m’informe que parmi les dossiers de candidatures, les propriétaires ont choisi les second visiteurs. Moi qui avais insisté pour que nous soyons les premiers à visiter -gage d’un avantage certain à l’obtention d’un bien- je suis dépitée, et je n’ose imaginer la déception de mes clients.
Pourquoi Léa et Tristan n’ont-ils pas obtenu ce bien ?
La raison siège dans les aléas de la vie. Après notre visite initiale, les acheteurs potentiels se sont succédés. Les seconds, après nous, ont eu la surprise de rencontrer le propriétaire venu récupérer un objet oublié chez lui. Ils ont fait connaissance, se sont trouvés des points communs, et des connaissances non moins communes. Ils se sont en quelque sorte reconnus sans se connaitre, et cette rencontre fortuite a largement influencé les propriétaires dans leur choix. Ceux-ci en désignant les futurs acquéreurs ont eu le sentiment d’une transmission évidente.
Comment ai-je fini par dénicher l’appartement tant recherché ?
Presque trois mois se sont écoulés, ponctués de peu de visites, et les vacances d’été ont marqué le ralentissement de l’activité immobilière.
Comme prévisible, Léa et Tristan ont eu du mal à considérer les biens répondant à leurs besoins, chacun faisant l’objet d’une comparaison avec celui tant regretté. A vrai dire, peu d’entre eux correspondaient à leur cahier des charges.
13 septembre, 21h15. A mon bureau.
En allant surfer sur un réseau confidentiel dont j’ai connaissance, je découvre l’annonce d’un bien qui m’interpelle immédiatement. Au vu de l’heure tardive et de l’absence de numéro de téléphone, j’envoie un mail dans la foulée pour lequel je n’obtiens pas de réponse.
14 septembre, 8h00. A mon bureau.
Je ne sais pas si j’ai rêvé de l’appartement, mais je suis sûre de m’être réveillée en pensant à lui. Pas de réponse à mon mail. Je suis à l’affût. Je finis par trouver un numéro de téléphone, celui d’une agence immobilière. L’annonce venait d’un particulier, professionnel de l’immobilier aussi. Sa collaboratrice m’apporte les précisions complémentaires, et me donne rendez-vous pour le visiter dès que possible, en début d’après-midi. J’espère que mes clients pourront m’accompagner, car je le sens, j’en suis presque sûre, cet appartement est pour eux !
Pourquoi cet appartement a été un coup de cœur ?
14 septembre, 14h40. Visite Square Gardette, Paris 11.
Sa situation idéale au pied du square est proche de leur habitation actuelle. L’appartement de 105 m2, en bon état général, propose un séjour d’angle avec quatre fenêtres donnant sur ce petit poumon vert: on se croirait presqu’au jardin !
La cuisine dînatoire attenante fait plus de 15 m2, permettant d’imaginer des tablées conviviales. Il y a trois chambres spacieuses sur une rue très tranquille. Le charme de l’ancien est intact avec tous les attributs de l’haussmannien : parquet point de Hongrie, moulures, cheminée. Une grande cave complète l’ensemble.
Enfin, au rez-de-chaussée se trouve un local qui pourra accueillir la poussette double des enfants, et même leurs tricycles, leurs vélos, leurs ballons sauteurs, leurs trottinettes, leurs tandems, le triporteur des parents ! Je sens que je m’emballe un peu, mais si ce n’est pas maintenant ce ne le sera jamais !
Quelle offre d’achat ont-ils fait ?
Mes clients décident de faire une offre en-dessous du prix demandé - mais un peu au-dessus de leur budget initial - tenant compte du fait qu’il ne s’agit pas d’un étage élevé, donc forcément moins lumineux. Leur offre est acceptée !
Comment cela s’est-il passé après leur offre ?
Comme souvent dans une acquisition, il y a des ajustements et des compromis à faire côté acheteurs et côté vendeurs. Ce fut le cas.
Après avoir accepté l’offre de Léa et Tristan, les propriétaires ont souhaité garder leur vaste cave divisible en trois, mais faisant un tout, ou n’en céder qu’une partie. D’abord annoncée pour 35 m2, elle ne faisait en réalité que 18 m2.
Évidemment, mes clients à qui on avait parlé de cette cave n’avaient pas envie d’y renoncer. De plus, le titre de propriété faisait apparaitre qu’elle était liée à l’appartement, donc indissociable, à moins de démarches longues et compliquées. Les vendeurs ont alors voulu que mes clients paient un prix plus élevé que celui déjà accepté, alors qu’ils avaient contresigné l’offre de ces derniers, les engageant ainsi. Il était impossible de revenir en arrière, et les acquéreurs n’entendaient pas reconsidérer à la hausse leur offre initiale, déjà généreuse.
Enfin, les propriétaires souhaitaient un délai bien plus long que celui généralement pratiqué entre le compromis de vente et la signature définitive, ce afin d’avoir le temps de faire réaliser les travaux de leur futur logement, tout en restant dans l’actuel. De ce fait, les acheteurs étaient contraints de différer leur entrée dans les lieux de trois mois. Cela commençait à faire beaucoup…
Une geste financier a finalement été trouvé, venant de l’agence. Étant à la fois en charge de la vente de l’appartement des propriétaires, et ayant trouvé leur nouveau lieu de vie, par cette double opération elle avait à cœur d’arrondir les angles.
La promesse de vente s’est signée au sein de l’agence une quinzaine de jours suivant la proposition d’achat de Léa et Tristan. Puis, la signature définitive s’est effectuée six mois plus tard chez le notaire.
Le couple a-t-il fait des travaux ?
L’appartement, déjà en bon état général, n’avait pas vraiment besoin d’une rénovation. Mais Léa et Tristan, désireux de faire quelques aménagements, ont sollicité une entreprise de leur connaissance dans cette perspective.
Quand enfin ils ont pu intégrer leur home sweet home, le printemps rayonnait… entre deux averses !
Synthèse de cette collaboration
Léa et Tristan avaient besoin d’être accompagnés et soulagés dans la recherche de leur futur appartement. Le nombre importants de leurs critères rendaient la tâche difficile dans une conjoncture immobilière compliquée, avec peu de biens de qualité pour nombre d’acquéreurs. Le regard d’un tiers que je leur ai apporté, leur a permis de mieux cerner ce qu’ils voulaient vraiment ou pas. Si mon expertise professionnelle et ma réactivité ont contribué au succès de leur recherche, ils ont été des interlocuteurs très investis et bienveillants : ce fut donc une vraie collaboration qui nous a permis de trouver un bien rare.
Tous mes remerciements vont à cette jolie famille : à Léa et Tristan pour leur sympathie et leur implication, à Lou petite fille très éveillée, à Noé beau bébé placide qui nous a facilité toutes les visites !