Le Paris de Zola

Il fait partie des grands noms de la littérature française et ses livres sont devenus de véritables classiques que l’on étudie à l’école ou bien qu’on lit simplement pour le plaisir. Émile Zola, grand amoureux de la capitale française, en a fait l’un des personnages principaux de son œuvre. Quel était alors le Paris de Zola ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir.


Qui était Émile Zola ?


C’est le 2 avril 1840 qu’Émile Édouard Charles Antoine Zola voit le jour. Il naît au 10 rue Saint-Joseph dans le deuxième arrondissement de Paris. Son père, François Zola, est un ingénieur italien et sa mère, Émilie Aubert de son nom de jeune fille, est originaire de la région de la Beauce.
En 1847, quatre ans après l’installation de toute la petite famille à Aix-en-Provence où Zola fait la connaissance de Paul Césanne, le père d’Émile meurt. Quelques années plus tard, il revient à Paris avec sa mère.


En 1859, il rate son bac et décide d’abandonner les études. 1862, il commence à travailler chez Hachette, gravit rapidement les échelons et devient directeur du service publicité. En 1864, il publie Contes à Ninon. En 1865, il quitte sa mère et s’installe avec sa compagne dans le quartier des Batignolles. Cette même année, il publie son premier roman La Confession de Claude. L’année suivante, il travaille avec plusieurs journaux en tant que critique littéraire et artistique.


1867, Zola publie son célèbre Thérèse Raquin qui illustre déjà le caractère naturaliste des écrits de l’auteur qui deviendra par la suite l’une des plus grandes figures de ce mouvement.

En 1868, il écrit Madeleine Frérat puis se lance dans la série des Rougon-Macquart dont il ne lancera la publication qu’après la chute de Napoléon III avec le sous-titre général de Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire.

En 1870, La Fortune des Rougon est publié suivi de La curée (1871), Le Ventre de Paris (1873), La Conquête des Plassans (1874), La Faute de l’Abbé Mouret (1875), Son Excellence Eugène Rougon (1876), le célèbre L’Assommoir (1877) qui fut un triomphe, Une page d’amour (1878), Nana (1880), Pot-Bouille (1882), Au bonheur des dames (1883), La Joie de Vivre (1884), Germinal (1885), L’Œuvre (1886), La Terre (1887), Le Rêve (1888), La Bête humaine (1890), L’argent (1891) et enfin La Débâcle en 1892.
Dans la nuit du 29 septembre 1902, Émile Zola et son épouse meurent des suites d’une intoxication due à la combustion d’un feu de cheminée rue de Bruxelles (9e).
Grâce à l’œuvre de Zola, on en apprend un peu plus sur la ville et sur la société de Paris telles qu’elles étaient durant les années 1860-1900.


Zola et Paris


Parmi les livres de Zola décrivant le mieux Paris, citons tout d’abord La Curée qui évoque la vie débauchée de la ville sous le Second Empire en pleine transformation haussmannienne. La destruction présentée par l’auteur est à la fois sociale et architecturale.

Il écrit à propos de son livre : « La Curée c’est la plante malsaine poussée sur le fumier impérial, c’est l’inceste grandi dans le terreau des millions. Ma Renée, c’est la Parisienne affolée, jetée au crime par le luxe et la vie à outrance ; mon Maxime, c’est le produit d’une société épuisée, l’homme-femme, la chair inerte qui accepte les dernières infamies ; mon Aristide c’est le spéculateur né des bouleversements de Paris, l’enrichi impudent, qui joue à la Bourse avec tout ce qui lui tombe sous la main femme, enfants, honneurs, conscience. Et, j’ai essayé, avec ces trois monstruosités sociales, de donner une idée de l’effroyable bourbier dans lequel la France se noyait. […] La Curée, cette peinture vraie de la débâcle d’une société […] ».


Dans L’Assommoir, on découvre le monde ouvrier et celui des petits commerçants. C’est un roman très descriptif qui permet d’en savoir plus sur les lavoirs, les blanchisseries, les toits de Paris, les bistrots et autres. De ce livre, Zola dira « Lorsque l’Assommoir a paru dans un journal, il a été attaqué avec une brutalité sans exemple, dénoncé, chargé de tous les crimes. […] J’ai voulu peindre la déchéance fatale d’une famille ouvrière, dans le milieu empesté de nos faubourgs. Au bout de l’ivrognerie et de la fainéantise, il y a le relâchement des liens de la famille, les ordures de la promiscuité, l’oubli progressif des sentiments honnêtes, puis comme dénouement la honte et la mort. C’est la morale en action, simplement ». À la fin de L’Assommoir, Paris est transformée par Haussmann : mur de l’Octroi presque entièrement abattu, passage à 20 arrondissements…


Enfin, dans Au bonheur des dames, Zola évoqué les grands magasins qui prennent de l’ampleur entraînant la disparition progressive des petites boutiques. Une fois de plus, on découvre les transformations de Paris, son urbanisation. Si les conséquences négatives de ces travaux sont évoquées, l’aspect positif de ces derniers est aussi mis en avant : création de grands parcs, élargissement des boulevards offrant une meilleure hygiène…


Le cycle romanesque des Trois Villes : Lourdes, Rome… et Paris bien entendu


Après la série des Rougon-Macquart, Émile Zola se lance dans un autre cycle : celui des Trois Villes. Lourdes paraît en juillet 1894 et évoque les cinq journées du pèlerinage effectué par l’abbé Pierre Froment, personnage central de ce feuilleton en trois parties. Rome est publiée entre 1895 et 1896 et reçoit un accueil mitigé, Zola étant même accusé de plagiat.
Il termine par Paris, dont la publication a lieu en 1897 en pleine affaire Dreyfus, un scandale à la fois politique, social et judiciaire autour du capitaine Alfred Dreyfus, accusé d’avoir transmis des documents confidentiels à l’Allemagne. Dans Paris, Pierre Froment perd la foi et trouve des réponses à ses angoisses dans la Ville lumière. C’est un hymne à cette dernière, un véritable hommage, l’une des pièces phares du grand mythe romantique de Paris au 19e siècle.


Le Paris de Zola est donc un Paris en pleine transformation, en pleine modernisation, avec ses aspects positifs comme ses aspects négatifs. Pour les amoureux.ses de la capitale française, la série des Rougon-Macquart et celle des Trois Villes sont donc à lire sans hésiter.